Les symptômes prémenstruels

À l’approche des règles, beaucoup de femmes observent des changements émotionnels, physiques et/ou comportementaux. Certains sont acceptés, d’autres refusés. Le syndrome prémenstruel (SPM) touche une majorité de la population féminine française. Il se traduit par des symptômes survenant régulièrement au fil des mois comme la fatigue, les maux de tête, une sensibilité des seins, de l’anxiété, une certaine irritabilité, de la rétention d’eau, des ballonnements ou encore des fringales, et qui affectent le quotidien des femmes. À l’inverse, certaines femmes retrouvent régulièrement à l’arrivée des règles des signes un peu plus réjouissants tels qu’une augmentation de la créativité, de la libido, de la confiance en soi etc. Les symptômes prémenstruels et leur acceptation diffèrent selon les femmes.

Si les symptômes prémenstruels sont difficiles à éviter, il existe des pratiques permettant de mieux les supporter. Par exemple, certaines pratiques de méditation, de yoga ou de détente permettent de réduire le stress et l’angoisse prémenstruels. Aussi, un sommeil réparateur et suffisant peut réduire la fatigue et les sauts d’humeur liés aux menstruations.

Et la prise de poids pendant les règles, qu’est-ce qu’on en fait ?

Concernant l’alimentation, beaucoup de régimes et de conseils destinés aux femmes fleurissent sur internet et dans les magazines. La plupart ont pour objectif de limiter la “prise de poids” avant et pendant les règles.

Trop souvent la prise de poids et la variation physiologique du poids sont confondues. Encore et encore la mode est au contrôle et à la perte de poids. Le poids est un indicateur devenu obsessionnel. Même durant les menstruations, nous nous sentons obligées de monter sur la balance, de vérifier notre poids, de nous surveiller. 

Le rendez-vous avec la balance est presque noté sur l’agenda. La règle d’or : se peser en sous-vêtements, à jeun et ce, peu importe les circonstances. Même durant les menstruations, ce passage à la salle de bain devient une obligation, une habitude bien ancrée. 

Quelle est la différence entre variation et prise de poids ? 

Cette nuance, je la doit à Florian Saffer, diététicien, ingénieur en pédagogie et thérapeute des techniques cognitivo-comportementales (TCC) et de la thérapie ACT. Un jour, sur Facebook, il a su mettre en évidence la nuance entre variation et prise de poids. 

Les variations de poids sont physiologiques, naturelles. Elles surviennent lorsque Noël est passé, lorsque le repas en famille était un peu trop copieux, lorsque l’on est constipé ou lorsque l’on a nos règles par exemple. Ce sont des fluctuations à court terme de quelques kilos (jusqu’à 2 kg environ, en plus ou en moins) et qui se rééquilibrent d’elles-mêmes en quelques jours voire du jour au lendemain. 

Si chaque année nous prenions 2 kg pendant les fêtes et 2 kg pendant les vacances estivales, nous prendrions 40 kg par décennie.” (F. Saffer)

La prise en compte de la temporalité est donc essentielle pour différencier ces 2 notions. La prise de poids ne s’observe que sur le long terme tandis que les variations de poids s’observent à court terme et bien souvent, ne sont même pas remarquées. 

Et pendant les règles alors ?

Pendant les règles, le poids peut varier de quelques kilos. Cette fluctuation résulte de la rétention d’eau induite par les déséquilibres hormonaux (entre les œstrogènes et la progestérone) mais aussi des grignotages, des compensations alimentaires émotionnelles ou encore des fringales et des envies.

À l’arrivée des règles, mes envies alimentaires sont à leur apogée ! 

Souvent, le réflexe est au contrôle : une envie de sucre ? Mieux vaut se contenter d’une pomme. Une envie d’engloutir un plat de lasagne ? Mieux vaut le remplacer par une salade ou bien sauter le dîner de ce soir pour éviter de craquer, de faire un écart. 

Lorsque les menstruations frappent à la porte de certaines femmes, la fatigue, la déprime et la mésestime de soi les accompagnent. Pour mieux vivre ses règles, la tendance devrait être au chouchoutage, au réconfort et à l’écoute de soi. 

  • Vous avez envie de chocolat ? Régalez-vous.
  • Vous avez envie d’un paquet de chips ? Mangez-le.

Ce ne sont pas les quelques repas désorganisés, les quelques plats hypercaloriques ou les quelques grignotages qui vous feront grossir. 

Les envies alimentaires de sucre, de gras, de sel et les besoins de réconfort et de compensation par la nourriture sont physiologiques. Ils sont normaux. Chercher à les contrôler, à les éviter ou à les remplacer serait entretenir la frustration. Le contrôle alimentaire induit une inhibition de l’écoute de soi. 

Mieux vivre ses règles, c’est aussi accepter la fluctuation du poids durant une courte période. C’est se chouchouter, c’est répondre à ses envies émotionnelles et pleurer si l’on en ressent le besoin. Mieux vivre ses règles, c’est aussi s’autoriser le lâcher prise.

Pendant les règles, foutez-vous la paix et communiquez avec votre corps.

Cet article a 2 commentaires

  1. Germaine J.Jackson

    Intéressant et déculpabilisant !

    1. Louise

      Merci beaucoup ! C’est bien ce que j’ai voulu transmettre.

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